Où il est question de Stanley BONA , par Jean DURKHEIM , article publié dans Cinémonde du 21 juin 1960
Ici , le décor du film " La Vérité " représente le bar tenu à Saint-Germain-des-Prés par Ludo ( André OUMANSKY ) . Dans cet établissement Brigitte BARDOT , " Dominique " la préposée au vestiaire est une jeune provinciale fraichement débarquée à PARIS .
Les clients sont jeunes et appartiennent visiblement à la" faune " si spéciale de Saint-Germain-des-Prés ( où la plupart d' entre eux ont été d'ailleurs recrutés par la production .) Sur le pick-up ( juke box ) soudain jaillissent les notes de " BAMBOLINA " un be-bop ( rock and roll ) sanglant composé par l' Italien Giorgio GABER .
Brigitte BARDOT saisie par le frénétique démon de la danse commence à se trémousser . Un athlète aux cheveux calamistrés s'empare d' elle et , à bout de bras la fait virevolter, tourbilloner , l' éloigne de lui . Brigitte BARDOT , cheveux épars , est envivrée par la musique moderne et sensuelle . Les jeunes clients enthousiasmés par cette splendide exhibition scandent la mesure en battant des mains .
Elle tourne , tourne Brigitte BARDOT
Son partenaire se nomme à la ville Stanley BONA .
Il fut l' animateur des " Rats de Cave " un quartette spécialisé dans le be-bop qui eut , au music-hall , son heure de célébrité .
Stanley BONA fut utilisé par Marcel CARNÉ dans les " Surboums " de " LES TRICHEURS " . Puis il abandonna le métier de maître ès be-bop pour celui , plus stable ( à tous les sens du mot ) de chemisier .
Lorsqu'on lui téléphona pour lui proposer de régler et d' interpréter une danse , dans le film de CLOUZOT , il commença par refuser .
- Dommage ... il s' agissait d'une danse avec Brigitte BARDOT . Avec B.B. ... Mais ça change tout . J' abandonne le temps qu'il faudra ma chemiserie . Le prestige immense de Brigitte BARDOT , opère des miracles , ou presque , on le voit .
La scène de danse est dans la boite . Brigitte BARDOT répond au journaliste de Cinémonde : - Moi la danse j' aime ça . C' est chic de tourner une scène pareille . Si j' avais répété avant ? Non ... moi je ne répète pas avant de danser .
Elle s'interrompt , chantonne machinalement quelques mesures de " BAMBOLINA " . . . Et comme se parlant à elle-même , constate : " Quel merveilleux danseur ce gars-là ... avec lui c' est formidable ! "
Et soudain une pensée lui traverse l' esprit : " si vous écrivez ce que je viens de dire , qu' est-ce qu'on ne va pas imaginer ? Qu' est-ce qu'on va inventer ? "
Court extrait du reportage réalisé par Jean DURKHEIM , sur les lieux du tournage du film " La Vérité " , le plateau B du studio de JOINVILLE .
Article illustré de nombreuses photos de Brigitte BARDOT , publié dans le magazine Cinémonde du 21 juin 1960